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FELIX LE CHAT. 1929. fernand gravey, parfait comédien et subtil auteur dramatique jouait le rôle de toto dans la comédie musicale " l'eau à la bouche ", au théâtre daunou en compagnie de loulou hégoburu, germaine augier, et marcel dalio. il interprétait à l'occasion " félix le chat ".
FRENESIE. par. francis blanche. mus. a. dominguez.1945. frénésie, chanson d'origine sud-américaine fut adapté par francis blanche. les français ont toujours rêvé de voyages en des pays lointains , d'îles aux palmiers géants perdues en plein pacifique ou le ciel est toujours bleu , les nuits enchanteresses peuplées de créatures de rêve. on retrouve ces clichés réunis , cet exotisme de pacotille dans la quasi-totalité des chansons écrites , selon l'époque et la mode, sur un rythme de rumba, cueca, samba, , puis un peu plus tard de mambo, baion, cha-cha-cha , calypso . au lendemain de la libération, malgré les deuils, l'épuration , les restrictions, les français vont rêver de pays imaginaires ou les soucis quotidien sont miraculeusement balayés. " frénésie " fut également endisquée par le ténorino d'origine espagnole, jaime plana.
FROU-FROU. 1897. cette chanson reste comme un des symboles de la belle époque, ces temps supposés heureux d'une france apaisée dans une république établie et dans une prospérité croissante. mais était-ce si vrai que cela ? pour les femmes, en tout cas, on restait encore à cette période , dans les stéréotypes du 19 eme siècle. ceux de la madone, pure créature et mère détachée de toute sexualité , de la séductrice, femme vénale qu'incarnent alors les célèbres cocottes et demi-mondaines. en dehors des liens du mariage, point de salut, ou si peu. on cherche donc à se caser à tout prix et les stratégies de séduction passent d'abord par la perspective d'une union raisonnable et avantageuse pour les deux parties. " frou-frou" exprime bien ce changement naissant de la situation des femmes.la chanson fustige gentiment ces femmes qui " ont l'air de garçons " , qui portent la culotte , et qui s'en vont pédalant en culotte, puis insiste sur l'éternel féminin , symbolisé par le frou-frou de la robe longue. la chanson fut écrite par le compositeur henri chateau , elle s'intitulait alors, " la fête du souffleur ", et ne connut qu'un demi-succès. elle rejoignit donc, comme tant de bluettes du caf'conc' , les casiers de son éditeur quand, un jour, un allemand, de passage à paris, la remarqua et acquit les droits. il en fit réaliser une adaptation sous le titre : " beim-supper " , qui obtint un triomphe à vienne! peu de temps après, deux revuistes français , cherchaient un air entraînant pour accompagner " les petites femmes " ( on ne disait pas encore les girls ) qui devaient apparaître vétues de jupons légers et froufroutants . ils pensèrent alors que cette fameuse " beim-supper " correspondait exactement à ce qu'ils voulaient. ils en tirèrent donc une deuxième adaptation et la jolie méaly , jeune première de la revue se tailla un très gros succès en chantant " frou-frou ".
j'ai beaucoup apprécié le commentaire de Renata au sujet de fleur d'épine. Renata dit absolument la vérité au sujet des nouvelles (soi disant) stars qui durent moins longtemps que le temps d'une saison. Cette chanson, me rappelle ma jeunesse et de vieux souvenirs
fleur d'épine. c'était au temps, bien avant " les sstars épidémies ", ou l'on chantait devant un feu de camp , en colo, ces chansons qui n'ont pas d'âge et qui s'useront moins vite que celles que chantent les " jeunes vedettes actuelles " . isabelle aubret l'avait gravée en 1976 sur un album consacrée aux chansons anciennes. nana mouskouri, aussi, n'avait pas hésité à reprendre quelques chansons de notre beau folklore qui dure plus longtemps que ne durent les roses.
Ferme tes jolis yeux. chanson écrite et composée par Virgil Thomas et René de Buxeuil, compositeur devenu aveugle à l'âge de 12 ans. elle fut écrite en 1913. la chanson est interprétée dans le film " la petite Lise " en 1930. en 1932. Berthe Sylva et Fred Gouin l'enregistre. 30 ans plus tard, Marcel Amont en fait une version " dépoussiérée " dans son album : " nos chansons de leurs 20 ans ".
FAIS DU FEU DANS LA CHEMINéE. 1966.jean-pierre ferland. la chanson s'intitule en fait: " je reviens chez nous ". cette chanson a une histoire comme beaucoup d'autres. elle a été écrite un 24 décembre , un soir de noel en 1966, dans une chambre d'hôtel à paris juste en face de notre-dame. une chambre qui lui coûtait à l'époque 15 francs par jour. a ce moment là, il s'ennuyait de son québec ou il savait qu'il neigeait au même instant. " je reviens chez nous " est donc une sorte de lettre d'amour. la chanson sera interprétée par les compagnons de la chanson, gilles dreu, nana mouskouri la chantera même en 7 langues.
FLEUR DE PARIS. 1945. par. maurice vandair. mus. henri bourthayre. avec un répertoire constitué en grande partie de reprise de succès de l'époque , l'orchestre de jacques hélian sera très populaire jusqu'en 1956 grâce à la tsf et au disque. ainsi, en 1952, avec sa version d'"étoile des neiges ", il sera le deuxième millionnaire du disque de l'histoire de la chanson française, après tino rossi. mais c'est avec " fleur de paris ", endisquée le 7 juin 1945, que l'orchestre de jacques hélian connaîtra la consécration. créée le 14 octobre 1944 à la salle d'iéna, soit 2 mois après l'entrée dans la capitale des chars de la deuxième d.b du général leclerc et la descente des champs-élysées par de gaulle, la chanson fut rapidement propulsée sur les ondes, d 'abord dans la version de maurice chevalier puis dans celle de jacques hélian. la chanson célèbre l'unité retrouvée, autour des 3 couleurs , après 4 ans d'occupation, de souffrance et de privations. les français ont besoin de chanter en choeur en se disant : " qu'on y a toujours cru! " un des premiers à y " croire " était le parolier maurice vandair qui, avant la fin de la guerre , confie un texte à son copain henri bourthayre afin qu'il le mette en musique pour le proposer à maurice chevalier: " rien n'est perdu tant qu'on chante, bis, il faut rire et chanter ". en pianotant sur la vitre du train qui les emmenait à cannes chez chevalier, bourthayre compose une musique joyeuse et entraînante. mais le chanteur au canotier refusa la chanson, considérant qu'il était encore trop tôt pour chanter la victoire. quelques temps plus tard, jacques hélian contacte henri bourtayre pour lui demander des chansons nouvelles pour son orchestre. le compositeur se souvient de sa musique de " rien n'est perdu " et demande à maurice vandair d'écrire de nouvelles paroles. ainsi naquit " fleur de paris " qui obtiendra un succès considérable. dans ses mémoires , henri bourtayre raconte sa journée du 8 mai 1945! " de ma fenêtre , je voyais les gens dans la rue courir en tous sens , levant le bras, criant : " c'est fini " au comble de l'émotion , je voyais des groupes se former, arborant des cocardes ou des bouquets tricolores , une marée humaine déferler dans le boulevard beaumarchais dansant et chantant la marseillaise , la madelon ou encore le chant du départ. soudain, j'entendis ma chanson " fleur de paris " chantée par des millions de gorge , là dans la rue, ma chanson à moi chantée à tue-tête par des gens heureux. ce fut le plus beau jour de ma vie.
FéLICIE AUSSI.1938. le petit format de la partition de " félicie aussi " affirme que ce slow-fox hilarant a été crée aux armées par le soldat contandin plus connu dans le civil sous le nom de fernandel. que " félicie aussi " ait été chantée aux théâtres des armées par l'intéressé , nul n'en doute, mais " créée " certes point puisque gravée le mardi 18 avril 1938. c'est sans doute la chanson la plus célèbre de fernandel et certainement celle dont l'histoire est la plus triste. la chanson fut créée en 1938 par casimir oberfeld , le compositeur attitré de tous les films de fernandel. de religion juive, il fut déporté à auschwitz en 1942 et ne revint pas des camps de la mort. peut-être par pudeur ou par tristesse, fernandel ne rechanta jamais sa félicie jusqu'à ce palmarès des chansons présenté par guy lux le 14 mars 1968. il en donna ce soir là une interprétation magistrale nous laissant un beau moment de télévision.
FAIS MOI DU COUSCOUS CHERI. 1960. semoule, pois chiches et boulettes sur fond de danse du ventre , voila pour le moins une vision surréaliste de la guerre d'algérie ! alors que les bombes éclatent, que l'oas se mobilise et que s'enflamme chaque jour les barricades d'alger, bob azzam et ses cuivres caracolent en tête des hit- parades avec leur couscoussière. ils récidivent la même année avec " mustapha " composé par l'homme aux cigares, eddie barclay. vous l'aurez compris, les oeuvres de bob azzam sont loin de restaurer le climat d'avoir 20 ans dans les aurès. pour preuve, le texte de " fais moi du couscous chéri " est d'une légèreté désarmante et relate l'histoire d'une épouse boulimique qui supplie son mari , même la nuit, de lui faire....du couscous bien entendu! à moins de soupçonner un langage codé et d'imaginer que ce " fais moi du couscous " est en fait une invitation à " la brouette mexicaine " ou à toute autre position inconnue du kama-sutra , il n'y a vraiment pas de quoi en faire un tagine.